Edit 23 avril – 13HOO : Ce billet s’adresse à Catnatt suite à son intervention sur son blog mais l’invitation vaut pour tous ceux qui pensent connaître l’Eglise catholique de France…
Vous écrivez à l’Eglise catholique et comme je me considère « l’Eglise » aux côtés de l’institution Eglise et des milliards de petit-comme-moi, je me permets de vous répondre. C’est mon côté « j’ai la grosse tête, je parle pour l’Eglise ». Et j’ai une invitation pour vous.
Cela va vous paraître totalement loufoque mais si je m’arrêtais à ce genre de considération, la vie serait beaucoup moins drôle. J’aimerai vous inviter du 9 au 11 mai à venir à Lourdes avec moi voir une autre facette de l’Eglise que vous voulez quitter.
Je vous l’accorde : ce que je souhaite vous montrer est souvent caché, ne fait pas toujours beaucoup de bruits, et atteint rarement les unes des journaux. Et pourtant c’est le cœur de l’Eglise, son trésor : ses pauvres, et tous ceux qui se bougent les fesses pour eux.
Pendant trois jours, vous pourrez rencontrer des fous de Dieu, des fous de charité, des fous de fraternité.
Il y aura des membres d’associations catholiques caritatives qui hurlent très fort quand on leur dit : « La religion n’a pas à rentrer dans le terrain politique. » Sans l’action politique qu’ils mènent au niveau national, européen, mondial, sans le travail dit « de plaidoyer » auprès des politiques, sans leur engagement dans les mille et une commissions publiques… jamais ils ne pourraient lutter contre les causes de la pauvreté qu’ils voient au jour le jour. Ils ne seraient que des infirmières qui posent un sparadra sur une plaie ouverte. Ils ne pourraient pas attaquer les systèmes qui déchiquètent les gens.
Ces trois jours-là, ils seront sous des tentes pour parler de leur succès ! Ils vous diront que le CCFD-Terre Solidaire se bat depuis des dizaines d’années contre les paradis fiscaux. Et que les fruits d’aujourd’hui doivent autant à la pression de l’image politique d’une gauche fracturée qu’à leur veille de longue haleine.
Ils vont diront que le Secours Catholique se casse la tête depuis un certain temps pour que les personnes en situation de pauvreté ne soient pas des citoyens de seconde zone. Et que lors des élections, ils offrent la possibilité à des gens considérés comme exclus de la société car n’ayant pas le bon chiffre sur leur compte en banque (quand ils en ont un !) à se sentir à nouveau « partie prenante » de leur propre pays.
Ils vous diront que le Réseau Chrétien Immigrés se bat quotidiennement pour que les déracinés fuyant leurs chez-eux pour rester en vie trouvent une épaule, un soutien, un sourire en arrivant ici. Et que beaucoup de ceux qu’ils accompagnent ont appris le français grâce à eux, ont trouvé leur chemin dans les méandres de l’administration grâce à eux, se sont fait des amis grâce à eux.
Ils vous diront que Solidarités nouvelles face au chômage, ça humanise une frange de la population qui vit une descente aux enfers. Ils vous diront que les prêtres accueillent des roms dans leurs églises, dans leurs locaux vides ; que des bénévoles de multiples structures catholiques sont tous les jours avec eux. Ils vous diront… tellement !
Oh ils ne s’installeront pas sur une grande tribune pour délivrer leurs vérités. Ils se placeront au milieu de tous les participants, pour converser et non pour professer.
Il y aura aussi des catholiques de tous poils : des gens pas convaincus que la solidarité est de leur devoir quotidien et qui viennent se laisser « déplacer » ; des gens convaincus mais qui ne savent pas trop vers quel saint charitable se tourner et qui veulent prendre des « bonnes idées » pour mieux s’engager ; des gens qui étaient aidés et qui sont devenus bénévoles…
Les plus grandes rencontres seront sûrement avec des personnes en situation de précarité. Le genre qui a pris tellement de coups de la vie que ça leur marque le visage, que leurs voix en portent encore l’empreinte. Et qui pourtant ne doivent leur salut, disent-ils, qu’à leur foi. Certains sont même allés jusqu’à dire haut et fort que les pauvres sont les « propriétaires » de l’Eglise, les nantis n’étant que locataires.
Ceux-là partageront, avec tous, leur regard sur la Bible, leur relation à Jésus, leur dialogue avec Dieu. C’est la partie que je peux le moins vous conter : leur rencontre a été pour moi marquante ; un peu comme si on vous déchirait le cœur quand ils racontent les emmerdes qui les ont mis à terre et, dans la même seconde, qu’on vous le remette en place quand ils parlent de leur pote Jésus, d’un Dieu qui ne les regarde jamais comme un déchet humain. Il faut le vivre pour le saisir.
Tous ces gens que je vous invite à croiser savent très bien, dans leur chair, ce que veut dire votre phrase : « Nous vivons dans un monde compliqué, violent où les gens souffrent. » Et ils sont l’une des facettes de l’Eglise qui lutte contre. Après les avoir rencontrés, eux gardant la foi malgré les horreurs qu’ils voient ou vivent, vous pourrez choisir en conscience de rester dans leur Eglise ou de la quitter. En connaissance de cause.
Dans les points négatifs – il y en a, certes – le nom de cette rencontre est un peu bizarre : Diaconia. Ça veut dire beaucoup, mais il faut creuser pour voir le fond de ce mot. Cela dit, c’est un peu comme tout ce que je veux vous montrer : faut chercher pour trouver le trésor. Et je ne vous garantis pas que vous passerez trois jours sans « m. pour tous ». Par contre, je ne suis pas convaincue que les positions soient aussi unanimes que celles que vous avez vus jusque là…
Si c’est un souci d’argent, je casse mon LEP pour vous payer les frais. Si c’est un souci de temps, ça tombe bien : jeudi 9 mai est férié, vendredi est un pont, samedi n’est pas travaillé. Si c’est problématique pour cause de enfants/mari/copain/compagne, envoyez-les moi : je les convaincs
Dans l’attente de votre réponse.
Mes salutations.
Lepetitchose
PS : « Aimez vous les uns les autres » vous dites… Il manque une partie : « comme je vous ai aimés ». Et c’est là le plus dur : Jésus n’a pas aimé que ceux qui le respectaient, Jésus n’a pas aimé que ceux qui étaient en cohérence entre leurs propos et leurs actes, Jésus a aimé même ceux qui l’ont tué… Un homme (une femme) « normal(e) » ne peut pas aller jusque là. Nous ne pouvons qu’essayer. L’Eglise aussi, puisqu’elle est composée de chair humaine. Ça prend du temps, ça agace quand on a l’impression que ça marche pas, mais pour moi, arrêter ne donnera pas plus de résultat…
8 Mai 2013 at 9:05
A Catnat, qui ne signe pas de son nom, ce que je regrette.
J’ai ,sans discernement parfois, touché à tout comme beaucoup de gens dans ma vie: l’extrême gauche, le Ps, la psychanalyse, l’Eglise, le milieu prof Educ natio et prof du privé ( juif et chrétien), le milieu médical et para médical,( en psychiatrie et ailleurs), la fac de Lettres et la fac catho, une librairie catho de l’Ile de France chic dont la proprio était la réplique EXACTE de Tartuffe, etc etc. Et partout, partout, j’ai rencontré les mêmes personnes que celles dont vous parlez, et auxquelles il m’est arrivé de ressembler en étant moi aussi conne, violente ou excessive , ou lâche, faible…
. Pourquoi être catholique ne protège-t-il pas de la connerie? (Je ne ferai pas la liste de ces conneries, vous en parlez et, sinon, le reste, on l’apprend à l’école) .Mystère. Pourquoi , de même, être protestant n’a pas plus empêché le massacre des Indiens d’Amérique du nord ou des Africains du sud? Mystère. ( J’ai connu l’intolérance de certains milieux protestants gratinés..) Pourquoi les Juifs d’Israël n’ont-ils pas toujours de quoi être fiers? Mystère. Pourquoi l’islam traite-t-il parfois si mal les femmes? Mystère.Pourquoi le PS en France est-il devenu un parti d’égoïstes libéraux libertaires alors qu’ils se présentent comme des généreux? Etc.
Pourquoi , je ne sais pas, ni pourquoi je suis moi aussi mauvaise parfois. (Encore que, pour ce qui est de moi, je sais que souvent le mal amène le mal et que les souffrances reçues deviennent des souffrances transmises , comme des vengeances, donc. Mais si ça explique, ça n’excuse rien.)
Je n’ai donc pas envie d’être compassionnelle avec vous particulièrement : nous sommes tous à un moment au moins de notre vie dégoûtés par nos milieux d’appartenance et donc votre souffrance, qui est celle de beaucoup de gens, n’a rien d’exceptionnel .Même votre révolte n’est pas très révolutionnaire : combien de gens la partagent, quel que soit le groupe ( religieux ou laïc) dont ils font partie.!.. Alors je dirais simplement que ce qui manque ( mais je l’avoue, c’est sans avoir le souvenir de votre billet tout entier, que je ne retrouve plus) à votre interrogation, c’est une interrogation sur vous aussi, en tant que possiblement fautive vous aussi, comme tout un chacun.
Des horreurs, vous n’en avez jamais dites? Des méchancetés, peut être n’en avez jamais vous faites? Si vous n’en avez jamais faites, vous êtes une sainte et alors vous ne pouvez pas condamner.
Condamner en bloc « l’Eglise » est donc à mon sens peu pertinent. Vous pouvez en revanche , et avec fruit,lui reprocher, en direct, dans ses assemblées, ses diverses instances, etc,les erreurs que vous dénoncez justement. Vous serez toujours entendue , par une minorité, certes, mais ce sera pareil partout, cathos ou pas.
Voilà, je pense que vous êtes en souffrance, je ne peux rien faire pour vous sinon écrire ce mot, qui ne veut pas vous convaincre. Je comprends vos reproches et je les partage pour beaucoup. Mais je ne suis pas d’accord avec votre décision parce que je me connais trop, moi et mes erreurs, pour me donner le droit de juger en bloc l’Eglise dont je connais aussi les si bonnes choses.
.Peut être avez vous trop attendu d’une institution comme l’Eglise, remplie de traîtres et de menteurs, de lâches et de vendus, depuis les origines, relisez les Evangiles. Peut être le mystère est -il que Dieu nous appelle, malgré notre bêtise qui toujours revient . Peut être même, pour les sauver,Dieu appelle-t-il plus fort les salauds ( mon mari est incroyant et bien meilleur catho que moi) ce qui explique qu’il y en ait dans toutes les églises du monde??
Je dis sans doute des âneries,mais je crois que vous attendiez que l’Eglise soit le paradis sur terre: vous oubliez que chaque fois que les humains veulent faire tout seuls le paradis, ils en font l’enfer….Du coup,vous n’avez pas non plus vraiment goûté ce qu’elle pouvait vous offrir et pas non plus offert ce que vous deviez lui donner de meilleur..
Peut être, enfin, l’Eglise catho n’est elle pas ce qui vous faut, tout simplement? Je vous le souhaite, car si ce n’est pas le cas, vous courrez, où que vous alliez, le risque d’autres désillusions..
Amicalement,
Marie Coulon
J’aimeJ’aime
27 avril 2013 at 5:09
Juste un petit mot en passant pour vous dire que j’ai lu les commentaires et que je vous remercie pour le temps passé et pour la compassion. (j’ai une passion pour ce mot).
J’ai répondu entre temps au petit chose mais nos échanges ont eu lieu en privé. Et sur mon blog, j’ai eu le plus beau commentaire de toute ma vie de blogueuse.
J’en reste là 🙂
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 5:39
Merci lepetitchose pour ton billet. En te lisant je me dis que j’ai encore un grand chemin de conversion personnelle à faire pour vivre de la charité… et je vais de ce pas m’excuser auprès de catnatt pour les conneries que j’ai pu dire.
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 6:43
Je suis infiniment honorée d’avoir pu être un instrument de Dieu sur ton chemin #MystiqueTime
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 9:59
Catnatt > Ayant quitté twitter, je découvre ici cette histoire. Je me permets de m’immiscer car, comme tout catholique normal, ma sensibilité ecclésiale est parfois écorchée et donc je me reconnais un peu dans ce que tu racontes. 🙂
Je n’essaie ni de vous convaincre de rester ni d’accepter l’invitation du Petit Chose mais j’aimerais essayer de vous dire pourquoi en ce qui me concerne je reste dans l’Eglise et pourquoi je l’aime malgré ou plutôt à cause de ses limites.
Le Petit Chose a raison de souligner que l’Eglise n’est pas que constituée de membres qui descendent dans la rue, de gens qui sont complaisants avec l’homophobie et autres formes de mépris. Tout à fait franchement, que de nombreux catholiques soient persuadés d’aimer leur prochain, parlent d’amour là où il n’y a au fond que mépris, m’est un perpétuel sujet d’étonnement pénible. Mais si je reste dans l’Eglise, c’est à cause d’eux et pas grâce aux autres avec qui je m’accorde bien plus facilement. Et j’espère que j’apporte la même chose aux autres dans l’Eglise car j’ai moi aussi des limites. 🙂
L’un des dangers dans la vie spirituelle est non pas le reniement, l’apostasie etc mais le recroquevillement, i.e. se satisfaire de ce qu’on a, de ce qu’on est et de ce qu’on est avec. Croire avec des gens avec qui je m’accorde est confortable, reposant et par là dangereux car nous ne voyons plus nos propres échecs à aimer. Et c’est là que nous devenons tièdes : dans l’Apocalypse, Dieu ne vomit pas ceux qui sont froids mais les tièdes. Il ne vomit pas ceux qui disent non mais ceux qui mélangent le oui et le non. C’est pour cela que ceux qui se gaussent de votre « non » ont à mon avis tort ; je ne vous connais pas mais avec votre lettre, je pense que vous êtes bien plus honnête vis-à-vis de vous même et envers l’Eglise que la plupart d’entre nous.
Le Christ a dit que si nous n’aimons pas nos ennemis, nous ne nous comportons guère mieux que les païens. C’est pour cela qu’il a choisi les disciples si « incompatibles » comme l’ont souligné de nombreux commentateurs, et c’est seulement avec cette incompatibilité que nous pouvons apprendre à nous écouter, à nous aimer et à grandir ensemble dans le Christ. C’est pour cette raison fondamentale que je reste dans l’Eglise bien que ça met parfois mes nerfs à vif (et que j’énerve parfois les autres 😉 )
Voilà, désolé si je ne me suis pas toujours exprimé de façon très claire. Amicalement.
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 10:40
Tu es très clair Bashô (je suis un peu triste que tu aies fui Twitter… je comprends un peu pour être franche).
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 7:58
Pardon, jai lu ce billet comme s’il s’adressait aussi à moi. je crois qu’il s’adresse à nous tous, en fait. On a toujours tendance à oublier les petites mains invisibles, qui détiennent pourtant le coeur du Mystère. Merci pour cette mise point nécessaire.
Le cheminement de Catnatt doit nous interroger, sur ce qu’on a pu faire de mal, sur nos tendances fâcheuses – et très humaines – à dénaturer un message que l’on sait pourtant bon. Mais nous savons bien aussi que ce message dépasse les messagers. Nous sommes faibles, certes, mais faut-il pour autant abandonner tout espoir de devenir meilleur? Que nous resterait-il alors ? Oui, l’Eglise est faite de boulets. C’est sa faiblesse et sa beauté.
Chère Catnatt, je ne vous connais pas, mais j’ai bien envie de vous pousser à accepter l’invitation pour Lourdes… Vous verrez, c’est le rassemblement mondial des « causes perdues ». Celles dont personne ne veut, celles que l’on moque et que l’on montre du doigt. Celles dégoutées par la vie, parfois. La souffrance faite Homme. Et au milieu de cette misère, je peux en témoigner, il y a la joie! Le coeur du Mystère et le terreau de notre foi. Comme un retour à l’essentiel, à la Croix.
Nos prières vous accompagne dans votre Gethsémani.
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 10:35
Mais Joseph, tu as eu bien raison : et maintenant que tu le dis, je pense que je vais faire un petit édit #LinvitationPourTous 🙂
Je ne suis pas sûre qu’il soit facile de poser en commentaire l’interrogation que tu as eu face à Catnatt, pour cela je te remercie…
J’aimeJ’aime
22 avril 2013 at 10:56
Chère petit chose
Merci infiniment pour votre réponse apaisée. Je peux vous dire que ça fait un bien fou. Ca allait déjà mieux après avoir reçu un mail d’un pasteur avec qui j’échange depuis trois jours mais votre commentaire
J’ai lu attentivement votre lettre. Je me doutais mais pas autant effectivement de l’implication des catholiques auprès des laissés pour compte, chômeurs, immigrés ou d’autres thèmes plus économiques. Ca fait longtemps que j’ai constaté le divorce entre l’élite de l’Eglise et le quotidien d’une paroisse ou d’une association.
Il y a eu aussi un commentaire posté sous mon billet qui m’a vraiment touchée et interrogée. Si je n’avais pas posté ma lettre ce matin, j’aurais peut-être changé d’avis.
Mais…
Mais ma lettre n’est pas le fruit d’une réflexion récente, ça fait des années que je me sens mal dans cette église catholique. Ca fait des années que je reste parce qu’il y a eu la rencontre avec la soeur Rose, adorable, parce que le curé de ma paroisse est désemparé face à mes questions quand il y a eu (encore) un scandale à propos de son Eglise ; parce qu’il y a quelqu’un cher à mon coeur qui m’a ramenée à la foi il y a des années. Ca fait des années que je reste parce que je sais que ça va briser le coeur de mon père, qu’il ne comprendra peut-être pas, qu’il me reniera peut-être. Croyez-vous vraiment que c’est de gaité de coeur que j’en suis arrivée là ? Quand koztoujours balaye du revers de la main ma décision la qualifiant de geste d’ado rebelle pour faire chier, que croyez-vous que ça me fait ? Moi qui ai passé des années à retourner le truc dans tous les sens ? Ca me blesse, ça me heurte.
Et voilà toute l’histoire, malgré tout le travail formidable, les gens formidables, parce que oui, je suis convaincue qu’il y en a plein, la preuve en est, sous mon billet, la majorité des commentaires sont compatissants, mais oui, voilà malgré tout ça, l’Eglise catholique me heurte sans arrêt. Et au bout d’un moment si quelque chose vous fait mal, vous devez prendre une décision.
En fait pr être tout à fait honnête, j’en suis malade de tout ça depuis trois jours. Je lis votre très jolie lettre mais je sais pertinemment que dans deux minutes, je vais tomber sur un tweet d’une soi-disant catholique qui va traiter Mme Taubira de pygmée. Je me suis fait traiter de sataniste. J’ai lu que Dieu est homophobe. J’ai lu que j’étais indigne de l’Eglise. J’ai lu que j’étais pas une vraie chrétienne. J’ai lu que les homosexuels étaient des dégénérés. Comment ?! Comment peut-on condamner un autre être humain de façon aussi définitive ?!
J’ai lu tellement d’horreur au nom de cette Eglise… Ca me rend malade.
J’ai probablement commis une erreur. Une monumentale erreur. Ne pas avoir écrit de billet préalable pour évoquer mon malaise. Verbaliser mon mal-être. En discuter. En discuter avec des gens comme toi, ou comme Poly ou même ceux qui sont venus commenter gentiment chez moi essayant de comprendre.
Mais c’est trop tard. Le mal est fait. J’ai lu trop de choses, trop d’horreurs, trop de jugements en fait. Le couperet tombe toutes les trois minutes. La foi est source d’espérance, l’Eglise catholique, à mes yeux aujourd’hui, est source de désespoir et ceux qui font du mal sont ceux qui font le plus de bruit. Ca me rend malade, je ne peux pas faire machine arrière.
Merci infiniment et sincèrement pour ta proposition 🙂 . J’en suis réellement très touchée. Non mais vraiment, hein… Mais oui, je crains que tu n’arrives trop tard, je veux bien admettre devant tous ceux qui m’ont jugée que je suis une « cause perdue ». Tant pis.
Avec ma sincère reconnaissance
J’aimeJ’aime
22 avril 2013 at 11:17
J’entends et tu vas penser que j’insiste parce que je ne veux pas entendre (c’est peut-être pas faux) mais si je ne crois pas en ce petit mantra, je perds ma raison de vivre : il n’est jamais trop tard, il n’y a jamais de cause perdue 🙂 (les détails ne seront dévoilées que devant de l’alcool) Le temps n’a pas d’importance, la foi travaille hors du temps des Hommes (ça c’est pour la réflexion longue).
Pour moi (mais juste pour moi), ce que tu dis être « au nom de l’Eglise » ou « l’Eglise » est… la connerie humaine. Elle est vaste, elle n’a pas de limite… Pour moi (mais juste pour moi), soit on se résigne soit on la combat. Garder la foi en l’Eglise malgré la connerie humaine (de dedans… de dehors…) est notre Croix. Ce qui me console c’est que je me dis que Jésus s’est tapé des boulets bien plus lourds !
Mon invitation court jusqu’au mercredi 8 mai. Jusqu’à cette date, on peut prendre un billet de train ou d’avion, et on partagera ma chambre d’hôtel. Et si le déclic vient après, je garde des perles dans ma manche à te montrer après ^_^
Bonne soirée
PS : je ne peux pas te dire quoi penser, mais Koz est douillet sur le net, parfois un peu toutes griffes dehors mais bien plus subtiles IRL. Quant à Poly, il est à rencontrer (ne serait-ce que parce qu’il est croquant à souhait :D)(coucou Poly !)
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 7:50
Venez …venez, changez d’avis. Il y a plein de gens silencieux, ceux qui ne font pas de bruit, à écouter. Ce sont EUX l’église. Venez 🙂
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 10:32
Ils sont AUSSI l’Eglise… mais j’avoue que je n’aime pas opposer les deux, ce sont deux demeures avec deux façons d’organiser la maison et le jardin différente mais ça n’empêche des soirées de quartier qui rassemblent tout le monde 🙂
J’aimeJ’aime
23 avril 2013 at 10:37
On est d’accord. 😀 Je provoquais un peu volontairement juste pour qu’on n’oublie jamais que ceux qui ne parlent pas peuvent aussi être entendus.à bientôt 😉
J’aimeJ’aime
30 Mai 2013 at 6:06
Bonjour Catnatt
j’ai failli commencer comme une lettre « chère », et puis je me suis dit que je n’en ai pas vraiment le droit, ne vous connaissant pas. Je viens de lire les différents échanges, et votre lettre… J’aurai plutôt répondu sur votre blog, mais les commentaires étant fermés… (je comprends pourquoi en même temps).
Ce petit mot tout simplement pour vous dire… Vous dire quoi exactement ? Que je pense que c’est un beau gâchis ? ça sonne péjoratif et jugeant… et ce n’est pas mon idée. Que vous n’avez pas compris ? c’est pire, et en plus c’est faux. Qu’ils n’ont pas compris ? Pas si siple, et puis ça vous le savez bien aussi.
En fait je crois que je veux vous dire combien je regrette votre geste, car dans vos écrits transparaît la Foi, et combien je le comprends lorsque l’on ne s’arrête qu’aux extrémistes…
Je voulais vous (re)dire après d’autres, combien l’Eglise ne s’arrête pas qu’aux extrêmes, combien divers sont ceux qui la constituent, mais je crois qu’au fond vous le savez déjà.
Je crois que ce que je regrette finalement, c’est simplement le côté extrême de cette démarche que vous avez faite, qui répond à l’extrême des commentaires que vous avez pu entendre/lire. Lorsque les extrêmes se répondent, j’ai bien peur qu’il n’en sorte que rarement du bon….
Quoi qu’il en soit je vous souhaite de trouver votre chemin de vie, et de Foi, apaisé.
Je souhaite aussi que vous puissiez alors réaliser tout le bon qu’il peut y avoir au sein de l’Eglise, voir le bon grain et non l’ivraie.
Enfin, puisque le débat autour de la loi Taubira semble avoir cristallisé pour vous un sentiment ancien, je voudrais rappeler que l’on peut être pour le mariage pour tous et contre cette loi, que l’on peut être contre cette loi sans être homophobe, et que l’on peut également défendre la loi Taubira sans être anti-clérical. J’avoue que personnellement dans ce débat, les torrents de haine et d’injures proférées des deux côtés m’ont déprimée bien plus que le fond du sujet… à désespérer de la notion même de débat.
Je vous souhaite un long et beau chemin, et de surtout ne pas perdre contact avec soeur Anne, dont les écrits sont lumineux !
J’aimeJ’aime